@studiosimarile
Bon jen Wobè

CHRISTELLE HARNAIS: UNE ROBERTINE À LAS VEGAS!

LA REPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU ROBERT est une terre de talents. On le savait déjà, mais c’est toujours bien de le rappeler.

Et comme charité bien ordonnée commence par soi-même, c’est tout naturellement que j’ai décidé de mettre à l’honneur ma cousine, HARNAIS CHRISTELLE, pour ce premier article de la rubrique Bon jan Wobè!

Parce que Christelle, c’est pas une djindjin!
Joueuse de football américain pour les Molosses d’Asnières, elle a été sélectionnée pour intégrer l’équipe des Las Vegas Devils.

Oui mwen di’w!!

Donc je vous propose une petite interview afin de mieux la découvrir!

LE FOOTBALL AMÉRICAIN AU FÉMININ

Comment as tu découvert ce sport?

J’ai commencé le football américain il y a 11 ans. Comme beaucoup j’ai découvert ce sport dans un premier temps à la télé, mais c’est grâce à un ami qui en faisait que j’ai eu un vrai coup de foudre.
Il m’avait emmené à un match de l’équipe des Molosses de Asnières sur Seine et ça m’a tout de suite plu: le contact physique, mais aussi les tactiques… J’ai trouvé ça génial.

@mlphotography

Quand j’ai su qu’il y avait une équipe féminine, je me suis inscrite direct!
J’évolue au poste de Running Back.

On pense, à tord que c’est une sport de garçons. Mais les filles aussi ont des choses à prouver!

D’ailleurs avec Les Molosses j’ai été 1 fois championne régionale et 4 fois championne de France!

@krissybaby

Comment organises-tu ton temps entre ton métier et ta passion?

J’exerce le métier d’infirmière depuis 5 ans. En général, je m’entraîne en club le mardi et le vendredi de 20h à 22h, les autres jours je vais à la salle de sport pour m’entraîner.

J’ai toujours fait en sorte de concilier mon métier et mon activité sportive, parce qu’il s’agit de mes deux passions en vrai et j’ai la chance d’avoir des collègues compréhensifs qui me permettent d’organiser mon emploi tu temps.

Forcément avec mes nouveaux projets, je vais devoir laisser tomber ce métier, mais cela ne veut pas dire que je vais l’abandonner.
J’adore mes patients, j’adore mon travail, je l’ai dans la peau!
Même si ce n’est pas toujours facile surtout en ce moment!
Je suis aussi et avant tout infirmière.

@krissybaby

Quelles sont les difficultés liées à ce sport?

La première chose qui est compliquée c’est cette forme de sexisme qui persiste. Le football américain est avant tout vu comme « masculin ».
Il y a toujours beaucoup d’hommes qui pensent qu’on a pas notre place sur le terrain.

@women’sport gallery

Nous on a décidé de ne pas y prêter attention on s’amuse et on avance avec ceux qui croient en nous.
Mais on voit que ce sexisme, entrave encore un peu l’évolution de la discipline.

Quoi qu’il en soit on continue à se battre pour prouver aux détracteurs qu’ils ont tord!!

L’autre difficulté, forcément c’est les blessures! C’est un sport très physique. Il n’est pas rare de se blesser. Les blessures les plus fréquentes chez moi c’est les doigts cassés!

J’ai également fait une commotion cérébrale, bien que ça soit assez rare en France.

Mais ma plus grosse blessure, c’était les ligaments croisés en mars 2019.
Je me suis fait opérer en mai, mais il y a eu des complications donc j’ai du subir une nouvelle opération en février 2020, ce qui a été difficile à gérer compte tenu du confinement. Sans kiné, j’ai dû faire la rééducation toute seule!

@krissybaby

Psychologiquement ce n’était pas non plus facile, je devais jouer en équipe de France, j’ai du mettre tout cela en pause, mais j’ai jamais voulu arrêter, mon objectif a toujours été de me rétablir et de continuer ce sport.

Cette année je ne joue pas dans un club parce que je ne prend pas de risque avant de partir au USA, mais je continue en étant coach chez les Molosses.
Le reste du temps je fais ma préparation physique 3 à 4 jours par semaine.

@krissybaby @harnaischarlina

Je précise que cela ne veut pas dire qu’on ce blesse toutes les dix secondes non plus!! (rires)

CE QUI SE PASSE À VEGAS…

Comment as tu été recrutée chez les Las Vegas Devils?

L’une des ligues pro américaine a ouvert une session de recrutement cette année et on peut dire que « grâce au Covid », on a pu faire le recrutement par vidéo, ce qui était pour le coup plus simple. Il s’agissait d’envoyer des vidéos d’actions de match et de détailler son palmarès.

@dianeeventphotography

Et j’ai eu la chance d’avoir une réponse de Las Vegas et je devrais signer un contrat de 5 ans. Bien sûr à cause de la situation actuelle, c’est un peu compliqué de s’organiser!

Comment as tu réagi? As-tu un jour pensé que cela pourrait t’arriver?

Pour être honnête j’ai encore un peu de mal à réaliser. Je suis super contente, parce que c’était un peu un rêve inaccessible.
Je n’ai jamais, jamais pensé, compte tenu de la situation de ce sport en France, qu’un jour ça pourrait m’arriver. C’est irréel! J’ai 30 ans j’ai une vie, un métier, je ne pensais pas vraiment à ça!
C’est juste, dingue!

Je ne saute pas encore de joie, je n’y suis pas encore. Je pense que je réaliserai quand je ferai le premier match!!

Mais l’excitation est là, limite j’ai envie de m’entraîner tous les jours et donner le meilleur de moi même, c’est une excitation permanente en vrai.

Comment réagissent tes proches, es-tu soutenue dans tes projets?

Mon premier soutient c’est clairement ma famille. Mon père, ma mère et ma sœur. Même si maman a toujours un peu peur que je me blesse (rires)!

Alors oui, il y a des gens qui me demandent pourquoi je fais ce sport, surtout quand j’ai une blessure. Ils ne comprennent pas mon amour pour le football américain.

Heureusement la majorité de mes amis m’encouragent, certains ont même fini par le pratiquer eux même!

@krissybaby
@youknowmebetter

UN ÉQUILIBRE DE VIE

Que t’apporte le football américain dans la vie?

Je suis quelqu’un qui a besoin de se dépenser, de se défouler. Sur le plan personnel avec le travail d’infirmière on a parfois besoin d’extérioriser la pression et pour le coup c’est génial de pratiquer un sport qui corresponde autant à nos besoins.

Le foot m’a aussi permis de me prouver que je suis capable de me dépasser physiquement et mentalement. Quand on a un plaquage un peu brutal, ou une douleur, on se dit qu’on va pas lâcher. Et ça je l’applique aussi dans ma vie de tous les jours.

Et puis on est une équipe, on se soutien mutuellement, on est une famille et c’est des valeurs qui me plaisent.

Ce sport m’a permis de trouver un équilibre dans ma vie.

@youknowmebetter – Les shootings photos sont une autre de mes passions. Au début, j’en faisais pour décomplexer par rapport à ma taille. Aujourd’hui c’est un vrai plaisir. C’est un moment où je suis féminine, car je suis garçon manqué dans la vie de tous les jours.

Quelles leçons tires-tu de toute cette aventure?

J’ai appris quelque chose c’est qui ne faut pas avoir peur de se lancer.
On a souvent peur d’essayer, parce que c’est l’inconnu. Il y a certaines personnes qui me disent « tu pars tu laisses tout?! »
Alors je ne « laisse pas tout »,car j’ai trouvé des aménagements au niveau de mon appart et de mon travail…
Et oui je pars, c’est pour vivre mon rêve. Je ne peux pas passer ma vie à avoir peur, et après vivre avec des regrets en voyant les autres réussir.

Il faut toujours essayer!

@franckcamhi

YICH WOBÈ

Tu es née et a grandi en région parisienne. Le Robert, ça représente quoi pour toi?

Je me considère aussi comme une enfant du Robert, c’est la commune natale de mon papa, de ma mamie!!

@krissybaby

Le Robert pour moi, c’est toute mon enfance. On descendait comme beaucoup lors des congés bonifiés.
C’était forcément une bouffée d’air frais à chaque fois qu’on y venait!

On avait nos traditions, on logeait chez mamie Rose à Mansarde, chaque année, on faisait le tour des îlets, j’adorais ça!!!
Mais je crois que ce qui m’a le plus marqué, c’est la fête patronale!! Les gens, l’odeur de brochettes dans les joupas, les concerts!
C’est de bons souvenirs!

Le Robert c’est ma ville de coeur.

Je trouve l’histoire de Christelle magnifique. Je suis son évolution principalement à travers les réseaux, et je vois l’amour qu’elle porte à ce sport. Quelque chose de pur et désintéressé. Juste, la passion, et la joie d’être sur le terrain.

Je l’ai vu se blesser, se relever, je l’ai vu gagner, je l’ai vu continuer, juste parce qu’elle aime ça.

Et un jour, sans qu’elle ne le cherche vraiment, la récompense est arrivée. Elle va pouvoir vivre son « american dream »!

Je trouve qu’en réalité c’est une vraie leçon: faites ce que vous aimez, même si vous avez l’impression que ça ne mène nulle part.
Au mieux, cela vous mène quelque part, au pire, c’est votre passion et ça vous rend heureux. Et être heureux c’est pas mal!

Quoi qu’il en soit je soutiens Christelle et toute la diaspora robertine d’ailleurs!#pasdejaloux

@thisisiceblock

2 commentaires

  • Bellemare

    Bravo à cette Robertine, dont je connais les parents, étant enfant de cette ville et habitait pas loin de chez eux.. Sport très physique, que j’ais failli intégrer via le club les  » samouraïs » de villeurbanne, mais j’avais d’autres priorité à l’époque, les aléas de la vie.. Je souhaite une belle carrière à cette demoiselle, qu’elle continue son rêve et qu’elle fasse attention à elle, car aux USA, il y a nombre de clubs féminines et les filles du coin sont sacrément balèzes.. Big foss à toi, et allez le Robert..!!

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